Architecture organique : réconcilier l’être humain et la nature à l’heure de la transition écologique

Née aux États-Unis à la fin du XIXe siècle, l’architecture organique veut renforcer le lien entre l’être humain et la nature et fusionner l'architecture avec son environnement naturel.
Frank Lloyd Wright, Maison sur la cascade

Zoom sur ce courant qui connaît un regain d’intérêt à l'heure des défis contemporains de la transition écologique.

 

Qu’est-ce que l’architecture organique ?

À la fin du XIXe siècle, l’architecte américain Frank Lloyd Wright propose une approche architecturale débarrassée du culte de la symétrie et basée sur une plus grande utilisation des matériaux traditionnels (brique, bois, pierre…). Considéré comme le père de l’architecture organique, il met au point le « Style Prairie », dont la célèbre « Maison sur la cascade » (1935-1939) aux États-Unis sera l’une des réalisations les plus célèbres. Au XXe siècle, de nombreux architectes européens ont été influencés par ce courant, tels que Antoni Gaudi, Alvar Aalto, Hervé Baley, Pascal Haüsermann, Claude Costy, Edmond Lay (Grand Prix d’Architecture 1984), Jean-Pierre Campredon, Philippe-Alain Riou et Luc Cazanave.

Selon les principes de l’architecture organique, un bâtiment est le fruit de la rencontre entre un environnement naturel et les besoins de ses occupants. Il doit s’intégrer de la manière la plus harmonieuse possible au paysage et être pensé comme un organisme vivant, s’inspirant des formes et des structures rencontrées dans la nature. L’architecture organique se distingue par des courbes fluides et le recours important aux matériaux naturels. Elle place également le bien-être des occupants au centre de ses préoccupations et cherche à tirer profit des avantages d’un site pour maximiser leur confort.

 

Architecture organique et transition écologique

L’architecture organique permet de concilier qualité architecturale et transition écologique en créant des espaces fonctionnels, esthétiques et respectueux de l’environnement. Les réalisations tirent notamment compte des avantages d’un site ou d’un climat. Cela peut se traduire par de larges fenêtres pour laisser entrer la lumière naturelle et ouvrir l’intérieur sur le paysage environnant ou par la végétalisation de certains murs et toits.

Un autre aspect essentiel est la prise en compte du cycle de vie du bâtiment, depuis le choix des matériaux utilisés, jusqu’à une réflexion sur la manière dont il évoluera au fil du temps. Les principes de l’architecture organique peuvent également être utilisés dans le cadre de projets de réhabilitation en vue de donner une nouvelle vie à une structure existante. Plutôt que de construire à partir de zéro, cette approche inspirée de la nature peut être utilisée pour transformer des structures vieillissantes en espaces vivants et dynamiques.

 

L’architecte, un médiateur entre la nature, la technologie et les habitants

À la fois créateurs et visionnaires, les architectes jouent un rôle de médiateur entre la nature, les technologies et les futurs occupants d’un lieu pour concevoir des espaces esthétiques, durables et adaptés à leurs besoins.

En offrant une vision plus intégrée et respectueuse de la relation entre les êtres humains et la nature, l'architecture organique invite les professionnels à repenser la manière dont ils conçoivent et rénovent les espaces pour mieux adapter leurs pratiques aux changements environnementaux ou sociaux futurs.