Les architectes se situent en première ligne pour concevoir des logements capables d’accompagner ces changements. Placée sous le thème « Architectures du quotidien », la 10ᵉ édition des Journées nationales de l’architecture nous invite à imaginer de nouvelles manières de construire des bâtiments plus modulables et inclusifs pour chaque étape de la vie.
Penser des logements évolutifs
La notion de logement évolutif occupe une place croissante dans les réflexions architecturales. Il s’agit d’envisager l’habitat comme un cadre flexible et capable de se transformer au fil du temps, sans nécessiter de lourds travaux. L’objectif est de faciliter l’adaptation aux différentes étapes de la vie des occupants, tout en prolongeant la durée de vie utile du logement.
Cette évolutivité suppose de penser des espaces modulables et multifonctionnels dès la phase de conception. L’une des solutions les plus fréquentes est l’installation de cloisons amovibles permettant de reconfigurer facilement des pièces. Un grand séjour peut ainsi être découpé pour créer une nouvelle chambre lorsque la famille s’agrandit, tandis qu’une mezzanine peut accueillir différents usages et devenir tour à tour, un espace de détente ou un bureau pour le télétravail.
Cette approche évolutive nécessite également certaines anticipations techniques, notamment en matière de plomberie et d’électricité, afin de faciliter l’ajout futur d’équipements comme une salle de bain ou un point d’eau supplémentaires.
Renforcer l'accessibilité pour anticiper l’évolution des corps et des usages
Habiter un même lieu tout au long de sa vie suppose son adaptation pour accompagner les transformations du corps et des besoins. Pour les architectes, cela implique d’imaginer des espaces accessibles et fonctionnels.
Il s’agit par exemple de prévoir des circulations fluides et dégagées, ainsi que des portes et des passages suffisamment larges pour faciliter le passage d’une poussette ou d’un fauteuil roulant. L’installation d’une douche à l’italienne plutôt que d’une baignoire ou le positionnement d’interrupteurs et de prises à une hauteur accessible, constituent d’autres stratégies pour rendre un logement plus adapté à chaque étape de la vie.
Les résidences intergénérationnelles, nouveau modèle de vivre-ensemble
Les immeubles intergénérationnels offrent une réponse au double défi de l’isolement des seniors et du manque de logements abordables, notamment pour les plus jeunes. Ces lieux rassemblent dans un même ensemble des logements adaptés à différents âges et modes de vie. Ils intègrent également des espaces communs, comme des salles polyvalentes, ainsi que des salons, cuisines, buanderie et des jardins partagés.
La conception de résidences intergénérationnelles repose sur un équilibre subtil entre intimité et proximité. Les circulations sont par exemple pensées pour favoriser les interactions informelles, tandis que l’agencement des logements préserve la tranquillité de chacun.
Ce type d’habitat encourage également la solidarité de proximité. Un étudiant peut aider un voisin âgé à porter ses courses, ce dernier pouvant garder ponctuellement les enfants d’une famille active. L’architecture devient ainsi un catalyseur de lien social, en transformant un lieu de vie en véritable communauté.
Adapter l’architecture aux parcours de vie permet d’anticiper les changements, plutôt que de les subir. Pour les architectes, penser l’espace comme un allié à chaque étape de la vie est une démarche indispensable pour concevoir un cadre de vie résilient.
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(1) ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles du Gouvernement
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