Vers une architecture sobre

À l’échelle mondiale, la production de ciment nécessaire à la confection du béton est responsable de 7 % des émissions de CO2, soit trois fois plus que le transport aérien. Ce chiffre illustre la nécessité d’un changement de paradigme dans le secteur de la construction. Du recours à des matériaux biosourcés ou géosourcés à la réduction de la consommation énergétique des édifices, l'architecture doit tendre vers la sobriété pour réussir sa transition écologique. Ces thématiques sont au cœur de la 8e édition des Journées nationales de l’architecture.
Maison passive

Améliorer la performance énergétique des constructions et des réhabilitations 

Améliorer la performance énergétique du bâti est l’un des principaux leviers utilisés pour aider le secteur de la construction à atteindre la neutralité carbone. Plusieurs labels ont été créés par l’association Effinergie pour distinguer les bâtiments peu gourmands en énergie, à l’image :  

Des bâtiments bas carbone (BBC) qui contribuent à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à préserver les ressources naturelles et à favoriser le maintien de la biodiversité via l’utilisation de matériaux peu ou pas carbonés et de solutions innovantes (capteurs solaires, panneaux photovoltaïques, systèmes de recyclage des eaux usées, isolation thermique performante…). 

Les bâtiments à énergie positive (BEPOS) conçus pour produire plus d’énergie qu’ils n’en consomment, grâce à des technologies et dispositifs garantissant une isolation thermique optimale, à la mise en place de murs ou de toits végétalisés, au recours systématique aux énergies renouvelables et à la ventilation naturelle, ou encore à la mise en place de systèmes de gestion intelligente de l’énergie.

Outre ses bienfaits pour la planète, l’architecture bas carbone ou à énergie positive présente de nombreux avantages pour ses occupants, tels qu’une réduction des coûts de l’énergie grâce à l’autoproduction, un meilleur confort thermique et une amélioration de la qualité de l’air. 

 

Privilégier le recours à des matériaux écologiques et responsables 

De l’extraction de matières premières nécessaires à leur conception à leur transport, en passant par l’énergie utilisée dans leur processus de fabrication, les matériaux de construction ont un impact significatif sur l’environnement

Outre l’économie circulaire, le réemploi et le recyclage (lien vers l’article 3), un nombre croissant d’architectes, de maîtres d’ouvrage publics et privés, de décideurs politiques et de sociétés de construction se tournent vers le recours aux matériaux biosourcés et géosourcés

Les matériaux biosourcés sont issus de matières organiques renouvelables d’origine végétale ou animale, telles que le bois, le chanvre, la paille, l’ouate de cellulose, les textiles recyclés, les balles de céréales, le liège, le lin ou encore le chaume. Dans le domaine de la construction, ces matériaux peuvent être utilisés pour réaliser des structures, des isolants, du mortier ou du béton, mais aussi entrer dans la composition de peintures et de colles.

Les matériaux géosourcés, tels que la terre crue, peuvent être utilisés comme matériau structurel (pisé, brique de terre...) ou de remplissage (torchis, terre-paille…). Utilisés depuis des millénaires, ils sont aujourd’hui appréciés pour leur caractère écologique et local, leur sobriété énergétique et leur confort. 

 

La montée en puissance de l’architecture réversible 

La réversibilité architecturale consiste à concevoir des bâtiments capables de changer d’usage au fil du temps, moyennant des modifications et adaptations minimes. Cette technique peut se révéler très utile en cas de déséquilibre entre l’offre et la demande de logements (taux de vacance de bureaux élevé dans un contexte de pénurie de logements) et permet de lutter contre l’obsolescence urbaine. Elle représente donc une alternative à la démolition des bâtiments, contribuant ainsi à diminuer l’empreinte écologique du secteur.

Construire des édifices réversibles implique cependant de relever une série de défis techniques, tels que : 

Respecter les normes réglementaires relatives à la construction d’immeubles résidentiels et de bureaux (hauteur sous plafond, issues de secours, installations de gaines techniques adaptées aux différentes destinations des espaces…) ; 

Penser ces bâtiments comme évolutifs et modulables dès leur conception (grands plateaux multifonctionnels, absence de murs porteurs intérieurs dans la structure…). 

Enfin, la réversibilité d’un bien comporte des avantages pour ses propriétaires qui peuvent ainsi plus facilement revendre un bien utilisable pour différents usages. 

 

[1] Association mondiale du ciment et du béton (GCCA)