Quel est votre rôle dans l’organisation de cet évènement ?
Notre rôle est d’être un véritable relais pour les architectes. Notre démarche consiste à faciliter l’engagement des architectes, souvent inquiets des démarches à réaliser pour participer. Ils sont d’ailleurs très contraints par leur manque de temps à accorder à l’organisation car il faut rappeler que leur implication est bénévole.
Souvent extrêmement pris par leurs impératifs professionnels, nous cherchons à faciliter leur participation. Cette année, nous nous sommes joints à la Direction régionale des Affaires culturelles (DRAC) Provence-Alpes-Côte d'Azur afin de réunir les architectes, les associations, les institutions et tous les acteurs intéressés par l'événement. Nous avons pu présenter l’ensemble des ressources existantes permettant de faciliter leur participation.
Des jeux, des expositions itinérantes mobilisables, des documents supports pour la réalisation de balades urbaines, nous avons réunis diverses ressources existantes. Bien sûr, ces éléments peuvent être le point de départ et être réappropriés par les architectes.
Ensuite, le CROA se mobilise et communique, mais aussi accompagne les architectes dans leurs démarches administratives et logistiques. Par exemple, nous faisons les demandes d’occupation d’espace public pour les collectifs d’architectes qui investissent l’espace public, et celles d’ouverture de site pour les bâtiments qui feront l’objet de visites. Des démarches spécifiques qui peuvent prendre du temps. Aussi, le CROA alloue un petit budget si certaines agences ont besoin de matériels pour des ateliers jeunes publics ou des expositions par exemple.
Comment les architectes conçoivent-ils leur programme ?
Je dirais que cela dépend des agences, des envies. En région PACA, nous avons des élus impliqués qui ont formé des collectifs d’architectes, et cela dans tous les départements. Ils sont moteurs dans la programmation de rencontres qui réunissent parfois plusieurs agences et qui s’ouvrent même sur d’autres disciplines que l’architecture.
Par exemple, dans le Var, chaque année le samedi des JNArchi, un collectif d’architectes de la région de Toulon organise un événement avec des acteurs culturels, des artistes, des galeries et le CAUE Var. En 2021, ce sera une construction commune qui sera proposée sur l’espace public, ainsi qu’une balade dessinée avec des architectes, autour de la thématique de l’art déco. Pour un croisement des disciplines, des plasticiens et des danseurs se produiront aussi en direct.
Dès que les programmes sont conçus, nous essayons de communiquer à l’échelle locale, souvent un mois avant, à travers un relais auprès de la presse régionale et des journalistes que nous connaissons, et sur les réseaux sociaux (page Facebook @jnarchipaca).
Que peuvent organiser les architectes lors des JNArchi ?
En général, les architectes organisent des visites et des balades, mais cela peut être aussi des conférences. Le défi est de concevoir de nouvelles expériences. Par exemple à Avignon, c’est une découverte sensorielle de l’architecture qui sera proposée cette année. Elle consistera en une balade urbaine les yeux bandés, pour aborder avec d’autres sens l'architecture. Cette découverte sera complétée par une conférence où interviendra un designer d'espace aveugle.
Aussi à Toulon, une balade se métamorphosera en démarche artistique, puisqu’il sera possible d’y découvrir des artistes contemporains qui se produiront pendant la journée. Il y a deux ans, le parcours se terminait d’ailleurs par des lectures lues par une troupe de théâtre au sein d’une librairie.
Les visiteurs peuvent donc découvrir d’autres aspects de l’architecture, avec une approche plus culturelle ?
Oui, et souvent les Journées du patrimoine se concentrent sur le patrimoine ancien, alors nous avons aussi un patrimoine récent à explorer, comme tous les bâtiments labellisés patrimoine contemporain remarquable. Croiser les genres, c’est aussi le moyen de découvrir autrement le patrimoine de sa commune.
Aussi, des thématiques particulières peuvent être investies qui sont spécifiques à la profession. Comme cette année dans le Vaucluse, où différentes visites de bâtiments en bois seront organisées. Les architectes d’Avignon et du Vaucluse souhaitent profiter de ces journées pour expliquer les nombreux intérêts de ce matériau.
Quel est l’intérêt pour les architectes de participer aux JNArchi ?
Ce qui anime les architectes, c’est avant tout de parler de leur métier et de l’architecture. Parce que l’architecture reste un domaine encore trop méconnu, tout comme l’ensemble des dimensions du travail de l’architecte. Alors même que cette profession est derrière toutes les activités du quotidien, puisque les architectes conçoivent nos espaces de vie, de travail, y compris les bâtiments où nous allons nous soigner. L’objectif des architectes, ce n’est pas de faire connaître leur agence, mais davantage de s’impliquer pour faire découvrir leur métier.
Aussi, cet évènement permet une dynamique de groupe, un prétexte permettant de se retrouver entre confrères. Les architectes échangent entre eux pendant les moments d’organisation. Des JNArchi naissent des rencontres, des amitiés. Beaucoup d'architectes travaillent seuls en agence, alors ce moment partagé leur permet de se rendre compte qu’ils ne sont pas seuls et qu’ils traversent les mêmes problématiques. La solidarité entre architectes, c’est aussi un enjeu pour la profession. Les JNArchi permettent aussi ces moments d’échanges et de solidarité essentiels.
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pour les Journées nationales de l’architecture
du 15 au 17 octobre 2021
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