Entre typologies innovantes et espaces communs repensés, les architectes et les habitants réinventent le vivre-ensemble tout en répondant aux défis environnementaux de notre époque. Ces sujets seront à l’honneur de la 10e édition des Journées nationales de l’architecture placée sous le thème des « Architectures du quotidien ».
La montée en puissance des dispositifs pour favoriser le vivre-ensemble
Un nombre croissant de projets résidentiels cherchent à dépasser la simple juxtaposition d’appartements pour proposer de véritables lieux de vie partagés entre les habitants. Des jardins collectifs, des buanderies communes ou des salles polyvalentes sont aujourd’hui pensés comme des prolongements du logement privé permettant aux résidents de mutualiser les usages, tout en créant des occasions de se rencontrer entre voisins.
Cette approche concerne aussi les espaces dits « intermédiaires ». L’idée n’est plus de cloisonner strictement l’intime et le collectif, mais de créer des espaces propices aux échanges. C’est ainsi que des coursives habitées et des terrasses partagées agrémentées de bancs, de plantes et de mobilier deviennent des lieux de convivialité.
Longtemps considérés comme de simples zones de passage, les halls et les circulations sont également réinventés. Les architectes et les habitants les aménagent avec, par exemple, des aires de jeux pour enfants, des assises ou des bibliothèques partagées pour les transformer en « espaces habitables ».
De nouvelles typologies d’habitats plus inclusives
Certains programmes encouragent même la mixité intergénérationnelle et culturelle en faisant cohabiter dans un même ensemble des familles, des étudiants, des personnes âgées et des jeunes actifs. Des immeubles intègrent ainsi des logements sociaux, des résidences étudiantes et des habitats adaptés au vieillissement, ainsi que des espaces communs propices aux échanges et à l’entraide.
De leur côté, des immeubles hybrides combinent habitat, lieux de travail, services et équipements publics et/ou commerces de proximité dans un même ensemble. L’immeuble crée ainsi une nouvelle centralité dans le quartier où les habitants peuvent habiter, travailler, se divertir et se rencontrer.
Vers un habitat collectif plus écologique
L’habitat collectif de demain prend également en compte les exigences de sobriété et de respect de l’environnement. La rénovation thermique reste une priorité, notamment via la réhabilitation, le renforcement de l’isolation et l’installation de systèmes de ventilation et de chauffages moins gourmands en énergie.
Certaines innovations architecturales illustrent également le soin apporté à ces problématiques. C’est par exemple le cas des duplex inversés qui placent les pièces de vie en étage haut afin de maximiser l’apport en lumière naturelle et d’améliorer la ventilation, tout en réservant les chambres au niveau inférieur plus tempéré. De son côté, la conception bioclimatique tient compte de l’orientation des bâtiments, des apports solaires et de la ventilation naturelle pour réduire les besoins en énergie.
Enfin, une série de dispositifs tels que l’intégration de panneaux solaires, de systèmes de récupération des eaux de pluie et la végétalisation des toitures et des façades permettent de combiner confort, sobriété et respect de la biodiversité.
Repenser l’habitat collectif signifie également inventer de nouvelles façons d’habiter ensemble. C’est ainsi qu’émergent de nouveaux modèles de gouvernance tels que l’habitat participatif ou les coopératives d’habitants, permettant aux résidents de co-construire leur cadre de vie avec les architectes et de s’impliquer dans sa gestion.
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(1) INSEE, 2023
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