La co-conception associe les habitants à l’élaboration de leur cadre de vie, ouvre la voie à la création d’espaces plus ancrés dans les usages réels et redéfinit également le rôle de l’architecte. Ce mouvement résonne directement avec le thème de la 10e édition des Journées nationales de l’architecture : « Architectures du quotidien ».
Repenser l’architecture avec ses habitants
Ce processus collaboratif réunit architectes et futurs résidents pour imaginer ensemble un projet d’habitat ou d’aménagement. À l’inverse d’une démarche descendante, la co-conception donne une place active aux habitants dans la création de logements, reflétant ainsi mieux leurs besoins, leurs valeurs et leurs usages réels.
L’organisation d’ateliers participatifs constitue souvent la première étape de ce travail collectif. Autour de plans, de croquis ou de supports visuels préparés par les architectes, les habitants expriment leurs idées, leurs envies et leurs contraintes. Ces moments d’échange posent les bases d’une vision collective servant de fil conducteur au projet.
D’autres approches s’ancrent plus directement dans le terrain, à l’image des diagnostics en marchant. Dans ce cas, les architectes et les futurs habitants parcourent ensemble un quartier ou un site pour en observer les qualités et les faiblesses, croisant ainsi expertise technique et regard sensible.
Les maquettes partagées élaborées par un architecte, puis manipulées et enrichies par les participants sont un autre exemple d’outil de co-conception. Elles permettent de traduire des propositions de manière tangible, représentant notamment un atout pour des changements parfois difficiles à saisir sur plan.
Enfin, les chantiers participatifs prolongent la démarche de co-conception jusqu’à la phase de réalisation. En prenant part à l’édification, les habitants acquièrent un savoir-faire, nouent des liens entre eux, s’approprient le lieu et s’inscrivent pleinement dans la construction de leur cadre de vie.
Le rôle de concepteur et de médiateur de l’architecte
Dans une démarche de co-conception, l’architecte conserve son rôle de concepteur et intensifie celui de facilitateur de dialogue, capable de faire émerger une vision commune et de traduire des attentes parfois divergentes en propositions concrètes. Il accompagne la construction du projet et agit comme un médiateur entre les habitants et les autres parties prenantes. Il sait aussi faire preuve de pédagogie pour rendre accessibles certains enjeux techniques ou réglementaires.
Dans ce rôle, l’architecte est aussi un révélateur de possibles. En croisant les désirs des habitants avec sa propre expérience, ses références et les innovations disponibles, il ouvre de nouvelles perspectives et enrichit la réflexion commune.
L’habitat participatif démontre que l’architecture peut également être un outil en faveur de la démocratie et renforcer le lien social. Plus qu’une simple réponse aux besoins de logement, il incarne une manière renouvelée de concevoir et de vivre ensemble.
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